Par Morgan Fromentin, publié le 13 novembre 2022 à 12h00.
Mars Express donnent quelques éléments de réponse quant à l’origine des lunes de Mars. Quand aura-t-on le fin de mot de cette histoire ?
Phobos est l’une des deux lunes de Mars, la plus grande, bien que très petite comparée à la nôtre. À sa surface, des cratères… ainsi que d’étranges rayures. Et cette lune semble se rapprocher inexorablement de Mars. Elle pourrait finir par se déchiqueter en un anneau dans quelques dizaines de millions d’années. Tout ceci intrigue au plus haut point les astronomes et la mission Mars Express, de l’Agence spatiale européenne (ESA) leur offre aujourd’hui quelques éléments de réponse.
Mars Express donnent quelques éléments de réponse quant à l’origine des lunes de Mars
Lancée en 2003 pour étudier la structure interne de Mars, on trouve à son bord l’instrument Mars Advanced Radar for Subsurface and Ionosphere Sounding, Marsis de son petit nom. L’idée était de bombarder la planète rouge d’ondes radio basse fréquence pour analyser les caractéristiques des ondes renvoyées et ainsi déterminer la structure du sol et des couches plus profondes.
Après une mise à jour majeure du logiciel de Marsis, les astronomes ont pu obtenir des données capitales lors du premier passage de Mars Express à proximité de Phobos. “Se rapprocher nous permet d’étudier sa structure plus en détail et d’identifier des caractéristiques importantes que nous n’aurions jamais pu voir de plus loin. À l’avenir, nous sommes convaincus que nous pourrions utiliser Marsis à moins de 40 km – l’instrument était initialement conçu pour étudier Mars à une distance de 250 kilomètres –. L’orbite de Mars Express a été affinée pour nous rapprocher le plus possible de Phobos lors d’une poignée de survols entre 2023 et 2025, ce qui nous donnera des opportunités d’essayer“, expliquait Andrea Cicchetti dans un communiqué de l’ESA.
Ces données permettent-elles de comprendre l’origine de Phobos ? Selon les astronomes, les lunes de Mars pourraient être d’anciens astéroïdes capturés par la planète rouge. Ce que suggèrent leur apparence et leur composition, mais pas leur orbite. Elles pourraient donc aussi être des morceaux de roches arrachés de Mars par une collision.
Quand aura-t-on le fin de mot de cette histoire ?
Avec les données prises le 23 septembre dernier, les chercheurs ont pu trouver des signes de structure de surface, mais surtout des caractéristiques souterraines très intéressantes : une structure en couches qui indiquerait que Phobos serait bien un ancien astéroïde, mais qui pourrait aussi orienter vers un ancien “tas de gravats flottants”.
Mars Express réalisera d’autres passages rapprochés dans le ciel de Phobos. Espérons que les données obtenues permettront d’en savoir davantage. De plus, la mission Martian Moons eXploration (MMX), avec l’Agence spatiale japonaise, atterrira sur Phobos en 2024 pour prélever des échantillons et préciser davantage les choses. Ces échantillons devraient revenir sur Terre en 2029. Cela permettra-t-il de percer le mystère des lunes de Mars ? À suivre !
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