Près de 600 millions d’enfants vivront dans des zones avec des ressources en eau potable très limitées, alerte l’Unicef à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau.
Les enfants les plus pauvres seront les plus durement touchés à mesure que les changements climatiques aggraveront la crise de l’eau. À l’occasion de la Journée mondiale de l’eau qui se déroule ce mercredi 22 mars, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) tire la sonnette d’alarme à ce sujet en publiant un rapport alarmant qui estime qu’environ un enfant sur quatre à travers le monde vivra d’ici à 2040 dans des régions où les ressources en eau seront rares.
Ce document pointe que, d’ici 20 ans, près de 600 millions d’enfants vivront dans des zones avec des ressources en eau potable très limitées, en raison de l’accroissement de la population et d’une demande en eau plus importante conjuguée aux effets du réchauffement climatique. Plus de 36 pays font face actuellement à des difficultés d’approvisionnement en eau, selon le rapport. Plus de 800 enfants de moins de 5 ans meurent chaque jour de diarrhées contractées en raison d’un mauvais environnement sanitaire et d’un accès insuffisant à l’eau potable, note le rapport.
Conflits et sécheresse
Selon l’Unicef, des conflits et la sécheresse font que l’eau manque dans des régions du Nigeria, de Somalie, du Soudan du Sud ou du Yémen, et 1,4 million d’enfants font face à un « risque imminent de mort » à cause de la famine. L’agence onusienne estime que, rien qu’en Éthiopie, 9 millions de personnes n’auront pas un accès approprié à l’eau potable cette année. « L’eau est essentielle. Sans elle, il n’y a pas de croissance », a indiqué Anthony Lake, directeur général de l’Unicef. « Les enfants qui n’ont pas accès à l’eau potable risquent davantage de mourir en bas âge et, tout au long de leur enfance, de mourir de maladies causées par des bactéries transmises par l’eau, auxquelles leurs petits organismes sont moins résistants. »
L’eau insalubre et le manque d’assainissement provoquent également des retards de croissance, note encore l’Unicef, un fléau qui touche environ 156 millions d’enfants de moins de 5 ans à l’heure actuelle. Parmi les recommandations pour limiter les impacts du changement climatique sur l’approvisionnement en eau, l’agence appelle les gouvernements à se pencher en priorité sur les problèmes d’approvisionnement en eau potable pour les communautés vulnérables.
Dans un autre rapport mercredi, l’ONU a souligné que recycler les eaux usées dans le monde, qui pour la plupart ne sont pas traitées, aiderait à résorber les problèmes de manque d’eau et à protéger l’environnement. Les deux tiers des habitants de la planète, dont la moitié en Chine ou en Inde, vivent actuellement dans des zones mal approvisionnées en eau au moins un mois par an. Sur la lancée actuelle, le programme des Nations unies pour l’environnement estime que la demande en eau augmentera de 50 % d’ici à 2030 en raison des besoins de l’industrie, de l’énergie et de l’accroissement de la population.
Laisser un commentaire